Le sujet de l’IA, c’est celui d’un schisme intemporel – entre progressistes technologiques et irréductibles de l’humain. D’Huxley à Elon Musk, les questionnements sur le rapport entre l’humain et l’artificiel sont restés les mêmes. En effet face à l’informatique, le big data, ou l’IA, l’être humain s’est toujours montré fasciné, puis rapidement inquiet par l’hypothétique dépassement de la machine sur sa propre vie, voire son remplacement.
L’IA : un gain de temps certes mais quelle conséquences sur les métiers ?
La question des métiers, reste au centre de nos préoccupations. Notre job en sera-t-il facilité ? A contrario, perdrons-nous notre emploi ? On sait déjà que 80% des métiers qui existeront en 2030, ne sont pas encore connus. Et pourtant, certains d’entre eux apparaissent déjà. D’autres seront remplacés, parfois avec bonheur : certaines tâches, allégées, seront moins pénibles.
Hormis le gain financier engendré par le gain de temps, le contour et l’agencement des postes en entreprise seront changés. Cela aura rapidement un impact fondamental sur les services RH : définition des postes et des risques associés, nécessité d’une politique d’employabilité irréprochable, valorisation des nouvelles compétences, recrutement.
Les nouvelles compétences de demain
Il y a inéluctablement des compétences techniques liés à la data et au raisonnement informatique. Il s’agit d’avoir la capacité à traduire de grandes masses de données en de nouveaux concepts.
Mais c’est du coté des compétences comportementales que l’évolution sera très marquée. J’en vois au moins trois qui sont nécessaires ou à acquérir très vite.
La capacité à gérer une charge cognitive importante
Compte-tenu du nombre d’informations reçues tous les jours sous différentes formes (emails, videos, sms, visios…), il s’agira de savoir trier et prioriser l’information afin d’éviter une surcharge mentale.
La capacité à apprendre par soi-même : le rôle des métacompétences
Le recruteur devra déceler les métacompétences chez le candidat, à savoir les atouts sur lesquels celui-ci peut compter pour apprendre vite et seul.
La capacité à intégrer la diversité et l’inter culturel
Le monde sera hyper connecté. Il sera de plus en plus nécessaire d’intégrer, au delà des compétences linguistiques, la diversité.
Une transition extraordinaire
Au cours de cette évolution accélérée, certaines compétences deviennent rapidement obsolètes . Il faut former, et vite. Et surtout, il faut assurer une transmission lissée entre les personnes en poste et ceux qui prennent la relève. Cela s’est accéléré avec le Covid, en parallèle du développement technologique. Nous avons la chance de vivre une double transition, et la mise en œuvre de l’IA, omniprésente, nous oblige à nous poser les bonnes questions.
L’investissement dans l’IA c’est aussi, paradoxalement peut-être, l’investissement dans l’humain : les entreprises qui seront les plus compétitives seront celles qui recruteront et formeront le mieux.
Très heureuse d’avoir contribué à People at Work Magazine #8